Jamais le CA, malgré des épisodes durs et «blessants», n’est passé par une crise financière, administrative et même «politique» que celle qui dure depuis le départ de l’«intenable» Slim Riahi. L’homme a laissé derrière lui un héritage triste de dettes, de coups bas, de maladresses et de «voraces» qui se sont installés dans les rouages du club. Le CA souffre beaucoup : des litiges perdus contre des joueurs et des entraîneurs dans la chambre de résolution des litiges et dans la commission de discipline de la Fifa.
Des millions d’euros comme amendes, des sentences qui ne se terminent pas, interdiction de recrutement renouvelé et un public qui a injecté de l’argent fou, sans pouvoir résoudre le problème. Et voilà que ça ressurgit de nouveau. Touzgar, Sasraku, Khélifa et les dossiers ne manquent pas.
Un vrai tourbillon qui ne veut plus s’en aller et qui cause tant de dommages dans un monument de la société tunisienne. Ce qui frappe le plus dans le cas clubiste, c’est l’«indifférence» de pratiquement tout le monde devant l’enlisement de la situation. Des mécènes classiques et anciens dirigeants (dont une grande partie a perdu toute crédibilité) au public fidèle (généreux oui mais passif) en passant par l’actuel bureau directeur (autant dépassé et cuit que têtu) et les autorités (le CA est une institution nationale que l’Etat est obligé de protéger). Ça fait deux ans que ça dure : des litiges perdus, des sentences qui s’amoncellent, un argent fou à payer et une pénible gestion quotidienne dans toutes les sections (joueurs et entraîneurs impayés). Younsi et ce qui reste de son bureau? C’est la variable «incompréhensible» de cette équation insoluble. Il n’est pas là, il dit depuis des mois qu’il veut s’en aller alors qu’il s’accroche de plus en plus à son siège. En deux ans, jamais ce grand et magnifique CA n’est tombé si bas. Jamais il ne s’est trouvé devant une ardoise aussi effrayante. Et quand on voit le potentiel du CA en popularité, en bailleurs de fonds (de grands hommes d’affaires qui dirigent l’économie tunisienne) et en dirigeants honnêtes et compétents, qui ne bronchent plus, on reste surpris, voire choqué. Et ce drame va durer jusqu’à quand? Et les dirigeants et à leur tête ce Slim Riahi (quelle insolence de vouloir reprendre le club!) qui ont créé ce marasme de dettes et de litiges, qui va les responsabiliser? On vit un tourbillon clubiste qui semble persistant. Le beau temps est encore loin, les quelques éclairs survenus ne rassurent pas. C’est de plus en plus compliqué et grave. S’il n’y a pas une garantie fiable que les choses vont changer, si les mécènes et les figures connues du CA n’apportent pas du «cash» et si Younsi ne se met pas à l’évidence et quitte, le CA va, cette fois, s’engouffrer davantage sans qu’il y ait une issue de secours !